On peut s'interroger sur le pourquoi d'une consommation d'hydromel dans une corne à boire, tant ce récipient semble si peu pratique pour une utilisation quotidienne ou festive.
Reconnaissons au préalable à la corne ses nombreuses qualités : obtention d'un récipient à peu de frais, grande résistance du matériau aux chocs, possibilité de le personnaliser, de l'orner, de le graver...
Convenons néanmoins que faire tenir une corne sur une table relève d'un équilibre périlleux si cette dernière ne repose pas sur un support adapté ou si elle n'est pas appareillée d'un socle à cette seule fin...
Des cornes à boire, de par leurs symboliques, réservées à l'usage des chefs.
Si l'usage de la corne se perpétue jusqu'au XII° siècle alors que de nombreux ustensiles à boire (gobelets, coupes, mazer...) sont d'usages courants, la raison n'est pas son aspect pratique, mais bien la symbolique qui lui est associée.
Le symbolisme de la corne est celui de la puissance, mais également de la richesse et de la force guerrière. Rappelons que les cornes dont il est question ici sont des cornes de bovidés : aurochs, buffles...
Si la corne en raison de son origine taurine symbolise la puissance, elle symbolise également la puissance et l'abondance.
Les cornes du taureau sont associées à la puissance de l'animal, mais, elles sont également de caractère lunaire. Si nous rappelons le fait que la corne relève d'un symbolisme lunaire, donc féminin, nous établissons par la même, un lien supplémentaire avec la consommation d'hydromel au cours de la lune de miel.
« Les cornes des bovidés sont l'emblème de la Magna Mater divine. Partout où elles apparaissent, dans les cultures néolithiques, soit dans l'iconographie, soit sur des idoles de forme bovidée, elles marquent la présence de la Grande Déesse de la fertilité
Rien d'étonnant à ce que ces cornes à boire, ornées de décorations, cerclées d'or ou d'argent, soient travaillées comme de véritables oeuvres d'art. Ou encore qu'elles soient célébrées en poésie ainsi qu'en atteste le poème d'Owain Cyfeilioz : « La grande corne bleue » (voir article suivant).
Entretient d'une corne
la corne est un matériau vivant comme le bois et le cuir. Donc une corne (ou un cor), nécessite un minimum d'entretien. Avec le temps et sans soin, la corne se dessèche et finie par se fendre. Pour éviter ce désagrement, il suffit, en fin de saison au moment de ranger tout son matériel pour l'hiver, de frotter sa corne avec un chiffon imbibé d'un peu d'huile alimentaire. Cette huile sera absorbée par la corne, qui s'en nourrira. Avec ca, vous pourrez, lors de vos banquets, boire sans aucune retenue (comme d'habitude) sans vous ronger les sangs au sujet de votre corne. Autre conseil, puisque on parle de banquet. Il peut arriver qu'un viking ivre, dans son enthousiasme, vomisse dans sa corne (ou dans la votre). Pour la nettoyer, utilisez du vinaigre blanc qui désinfectera et aussi neutralisera les saveurs que les boissons (comme le vin) donnent à la corne. Surtout, n'utilisez pas d'eau de javel, même diluée, qui donne un goût aussi infect que durable. (-:
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